Nos Principes

Nos principes sont assez simples et consistent principalement à collecter et à disposer au sol de la matière organique récupérée tant que possible de sources diversifiées de l’environnement le plus proche. En pratiquant de la sorte il est possible de constituer, au fil du temps de riches buttes et planches de culture, emplie d’humus assurant la fertilité du sol.

Cette litière de matières organiques lors de sa décomposition libère peu à peu les éléments nutritifs nécessaire au développement des bactéries, mycéliums et microfaunes. Ceux-ci apporteront à leur tour par leurs déjections tous les nutriments nécessaires aux plantes et aux arbres.

Ce cercle vertueux s’amplifie avec le temps, d’autant plus si les apports sont réguliers et prélevés au plus proche (débris de bois, branches cassées, troncs décomposés, feuilles, pailles, foins, crottins) ou même encore cultivés sur place.

Ainsi l’usage d’engrais verts (luzerne, trèfle, moutarde, sorgho, etc), de légumineuses (luserne, fèves, pois chiches, lentilles, etc.) et de céréales (orge, seigle, épeautre, blé, etc) en technique de faux-semis permet d’enrichir et de couvrir le sol entre les périodes de cultures maraîchères et légumières choisies.

En pratiquant de la sorte, en quelques années il est possible de rendre une terre dite « impropre à la culture », fertile et structurée, et donc cultivable. Cette méthode, largement éprouvée par des praticiens de la permaculture à travers le monde, assure à terme une production tout à fait viable tant en terme de qualité que de quantité. Mais mieux encore, celle-ci induit un certain nombre d’effets positifs supplémentaires.

En effet, cette méthode permet tout d’abord d’éviter le labour régulier, autrement dit la destruction fréquente des écosystèmes du sol sur les 40 à 50 premiers centimètres tout en générant le phénomène de croûtage. Les recherches menées en agroécologie nous montrent que l’oxygénation et la structuration du sol reposent principalement sur la vie bactérienne et mycorhizienne, ainsi que sur le peuplement de la litière par la microfaune et les vers de terre. Il est donc possible de limiter le labourage et de diminuer par la même occasion l’émission de GES en supprimant ceux émis par le tracteur.

Cette méthode permet aussi de limiter le lessivage de la matière organique du sol lors de fortes pluies (épisodes cévenols) ou lors de grands vents (rafales du mistral ou de la tramontane) en assurant une couverture de protection au sol et évitant ainsi le phénomène bien connu de battance. Du fait de l’épaisseur de la litière et de la propension spongieuse de la matière organique à retenir l’eau, le maraichage sur sol vivant permet de réduire considérablement l’approvisionnement régulier en eau tout en limitant l’évaporation du sol en cas de fortes chaleurs et son agrégation lors de pluies importantes.

Cette méthode permet enfin d’éviter le recours aux engrais chimiques et aux produits phytosanitaires, la fin de leur usage présagerait ainsi une nette amélioration des qualités de l’environnement, de l’eau et de notre alimentation.

L’enrichissement du sol se fait par le développement de la vie bactérienne et mycélienne qui décompose les matières organiques, ainsi que par l’accroissement de la population d’insectes et de vers de terres qui par leurs déjections apportent l’essentiel de la fertilité aux plantes. Une plante bien nourrie est une plante moins en risque de maladie. L’essentiel de la tâche consiste donc à accroître la vie du sol en apportant régulièrement de la matière organique. En cas de maladies ou d’attaques des solutions naturelles existent, notamment les extraits fermentés d’ortie, de consoude, de prêle, de tanaisie, et autres plantes aux propriétés sanitaires.

Quant aux ravageurs, l’arsenal de défense biologique que nous avons s’accroît d’année en année grâce au développement de nos connaissances en éthologie et entomologie, en l’occurrence sur les auxiliaires de culture et les phéromones.

Nous voyons à travers l’ensemble de ces pratiques que l’agroécologie et l’agroforesterie appliquées peuvent être de puissants outils pour transformer nos méthodes de production agricole à des fins d’alimentation saine et durable, de respect de l’environnement et de la biodiversité. Des considérations de plus en plus présentes dans l’esprit de nos concitoyens, et que nous tentons de mettre en oeuvre.